Le XVIIIe siècle ne connaît pas le droit de propriété ! L’ensemble lyonnais Le Concert de l’Hostel Dieu, nous le prouve dans ce programme placé sous le signe de la métamorphose, illustré par des vidéos inspirées des mondes de l’auteur de bandes dessinées Moebius.
Chez les compositeurs baroques, on aime chiper à son voisin. Il ne s’agit pas de plagiat, mais de la marque d’un profond respect. En reprenant l’oeuvre d’autrui, l’arrangeur lui garantit en quelque sorte la vie éternelle : les réappropriations sont infinies et s’adaptent à l’humeur du temps. Un concerto pour cordes de Vivaldi sert de fil conducteur au concert, dans sa version originale, puis réinventé par l’ami de Vivaldi Johann Georg Pisendel, et enfin vu par l’oeil contemporain de Franck-Emmanuel Comte. Bach (l’un des plus grands virtuoses de la métamorphose) se parodie lui-même. Et, à notre époque, Rasmussen s’approprie les Quatre Saisons de Vivaldi, tandis que Karl Jenkins puise chez Vivaldi et Albinoni la matière de son Concerto grosso «Palladio».