Le soldat et la ballerine · dans le viseur de Shirley Dorino

Jeudi 17 octobre

Photos signées Shirley Dorino

Deux jouets, l’un de plomb, l’autre de papier: un soldat et une ballerine. Leur rencontre est un coup de foudre. Mais – car il y a toujours un mais dans un conte – ils sont soudainement séparés, perdus dans le monde du dehors, dans la ville, dans l’univers des adultes. Ils portent alors leur regard de jouet sur une société incompréhensible et injuste quand elle est vue à hauteur d’enfant. Comment faire face? Entre changements de décor, multiples personnages, implacables rats et autres rencontres saugrenues, parviendront-ils à se retrouver? La version originale connue de tous ne parlait que du soldat.
Dans celle de Schimmelpfennig, la ballerine a le droit, aussi, à ses péripéties ! Les deux personnages ont pour mission de nous raconter leur histoire, de voyager dans le monde auquel rien ne les préparait, de vaincre les obstacles, et surtout de ne pas oublier que, dans la vie comme au théâtre, c’est dans la complémentarité avec les autres, notre lien humain que réside la joie de vivre.


La Compagnie

Un metteur en scène formé par l’assistanat vagabond auprès d’Olivier Py, Hervé Loichemol, Jean Liermier et par une université sédentaire conclue par un mémoire sur Jean Genet.
Un chimiste qui décide de faire l’ENSATT et en ressort éclairagiste.
Un compositeur ermite formé à la musique dans une école de corps et de cirque.
Une scénographe artisanale issue de la Cambre à Bruxelles et qui aime prendre son temps.
Une scénographe de l’ENSATT qui opte pour une spécialisation en création costume à Berlin et ne fait plus que cela.
Aucun parcours n’est rectiligne, aucune pièce de théâtre n’est univoque. Des amis d’adolescence qui se retrouvent un jour complémentaires, ressemblants, impatients d’user leurs outils. Une compagnie pour tester l’hypothèse qu’il existe un minuscule et universel point commun de ressemblance au cœur de tout être humain.

L’outil de la ressemblance aime les détours et les mélanges, les audaces et les brusques revirements. Cet assemblage fonctionne en toute amitié, de manière très stable, depuis presque vingt ans. Chaque projet est un nouveau défi. Murakami, Duras, Larcenet, Bauchau, Baricco, Feydeau, Christie, Avallone, Anouilh, Lagarce, des auteurs contemporains suisses, Cornuz, Jaccoud, Rychner. Un point commun : une bonne histoire obligeant à fouiller les limites narratives du théâtre pour mettre les ficelles classiques et modernes au service de ce que l’on raconte. Tout notre travail est issu du texte. Traduire le style et les options narratives de l’auteur à l’aide des outils théâtraux. Le fil rouge de notre travail est dans cette exigence de cohérence totale du langage, de l’utilisation jusqu’à l’usure de chaque option théâtrale pour renouveler la forme pendant le spectacle.

Si elle est originaire du canton de Neuchâtel et a été partenaire du Théâtre du Passage de Neuchâtel, du Théâtre Populaire Romand de La Chaux-de-Fonds du Casino-La Grange du Locle ou des Jardins Musicaux à Cernier, le travail de la compagnie l’ancre de plus en plus souvent en terre romande. Par sa nouvelle collaboration régulière avec le Théâtre Kléber-Méleau d’Omar Porras, par ses productions régulières avec le Théâtre de Carouge, ses co-productions avec le Théâtre du Loup à Genève ou avec le Théâtre Benno Besson depuis 2012, sa résidence et sa présence quasi annuelle aux Spectacles Français (Nebia) de Bienne ou à Nuithonie de Fribourg. Depuis la nomination du directeur artistique à la tête du Théâtre du Jura, la Cie ajoute un nouveau territoire d’action artistique à son développement.

Nos outils se ressemblent et servent à rassembler les spectateurs pour leur demander si nous leur ressemblons.